Sarlat-la-Caneda
Sarlat-la-Canéda, communément appelée Sarlat, est une commune du sud-ouest de la France. Sous-préfecture et chef-lieu de canton du département de la Dordogne, en région Aquitaine, elle compte 9 414 habitants en 2012, et est au centre d'une aire urbaine de 19 844 habitants. Ses habitants sont appelés les Sarladais(es).
Capitale du Périgord noir, aux confins des causses du Quercy, cette cité historique est un site touristique majeur, renommé pour sa parure monumentale datant essentiellement de la période médiévale et du début de la Renaissance (xiiie au xvie siècle). Son centre-ville, d'une grande homogénéité, est ainsi composé d'un lacis de ruelles et de venelles pittoresques, de placettes ombragées, bordées d'hôtels particuliers aux toits de lauze dont les plus célèbres sont la maison de La Boétie, l'hôtel du Barry, l'hôtel de Savignac ou encore le présidial. Centre névralgique de la ville, la place de la Liberté, bordée de terrasses, est le siège du marché, où se vendent les spécialités de la région : foie gras, truffes, figues et noix. Dans son prolongement, s'ouvrent en perspective la cathédrale Saint-Sacerdos et le palais des évêques, qui rappellent que Sarlat a été cité épiscopale pendant plusieurs siècles.
Possédant un ensemble urbain médiéval parmi les plus importants du monde, Sarlat a été la première ville a bénéficier de la loi Malraux, en 1964. Cette petite cité périgordine, visitée par plusieurs centaines de milliers de touristes chaque année, sert également ponctuellement de cadre à des films historiques.
Sarlat est une cité médiévale qui s'est développée autour d'une grande abbaye bénédictine d'origine carolingienne. Seigneurie monastique, elle atteint son apogée au xiiie siècle. L'origine de l'abbaye se perd dans les légendes. Elle existe au ixe siècle, faisant partie des six grandes abbayes du Périgord (avec Paunat, Belvès, Saint Front de Périgueux, Brantôme et Terrasson). L'abbaye carolingienne de Sarlat est placée sous sa protection par l'empereur Charles le Gros, en 8862. Elle est la seule à avoir été épargnée par les Vikings car située à l'écart de la Dordogne et de ses affluents.
Elle a su demeurer indépendante et s'est placée en 1153 sous la protection directe du Saint-Siège à Rome. Elle est reconstruite à l'époque romane entre 1125 et 1160. En 1318, l'abbaye est le siège du nouvel évêché créé par le pape Jean XXII. L'église abbatiale devient la cathédrale du diocèse de Sarlat. Les évêques, remplaçant les abbés, commencent sa transformation architecturale qui est achevée seulement à la fin du xviie siècle.
À partir du xive siècle, évêques et consuls se partagent le pouvoir jusqu'à la Révolution. Devenue cité épiscopale, Sarlat joue un rôle prééminent lors de la guerre de Cent Ans. Réserve d'hommes d'armes, de munitions et de vivres, la ville fortifiée est également défendue par les châteaux situés aux alentours : Beynac, Castelnaud..., et peut porter secours à d'autres villes assiégées par les Anglais : Belvès, Domme, Montignac. Elle devient cependant anglaise par le Traité de Brétigny en 1360. Elle se rallie au roi de France dix ans plus tard lorsque le connétable Du Guesclin repousse les Anglais. La ville, tout en jouant le même rôle que précédemment, doit se rendre deux fois et souffre des exactions du capitaine de Vivans et du vicomte de Turenne.
La Fronde met fin à cette période favorable en 1652. Sarlat est de nouveau occupée par les troupes de Condé. Elle s'en délivre dans le sang.
En 1793, la commune de Temniac est rattachée à Sarlat.
La qualité architecturale de ses monuments et de ses immeubles atteste de son dynamisme et de sa capacité à se maintenir dans les grands courants économiques. La disparition du diocèse (rattaché à celui de Périgueux) à la Révolution lui retire sa prééminence. Devenue chef-lieu de district puis sous-préfecture, elle s'endort, pendant près de 150 ans, pour se revivifier seulement depuis 40 ans.
Il est permis de penser qu'en France de nombreuses villes ont possédé d'aussi curieuses et pittoresques ruelles, d'aussi beaux monuments, mais le modernisme a détruit progressivement ces trésors du passé. Sarlat a été miraculeusement sauvée grâce à la loi promulguée le 4 août 1962 dite Loi Malraux. Cette loi sur la restauration des secteurs sauvegardés fut appliquée pour la première fois en France à Sarlat. Le centre de la petite cité médiévale avec ses 65 monuments et immeubles protégés servit d'opération pilote pour la mise au point des financements et des critères de restauration.
Le 1er mars 1965, les communes de Sarlat et de La Canéda fusionnent sous le nom de Sarlat-la-Canéda3.
Depuis quelques années, le Sarladais — comme plus généralement le Périgord — devient une région très prisée des Anglais qui, attirés par le charme de la pierre marquée par l'histoire, viennent contribuer à l'enrichissement de cette zone traditionnellement rurale et permettent un échange culturel sans précédent, qui révèle sans doute les prémisses d'une ère nouvelle dans le cadre communautaire.
Site internet : www.sarlat.com